La terre ou l' argile
Chapitre1
(amoureux de littérature, allez au chapitre 2!)
A.1.
Caractéristiques géologie, physique et chimique
L'argile
est une production permanente de la Terre, sa production est
provoquée par l'érosion de la surface de la croûte terrestre, en
particulier par l'action de l'eau (précipitations, fleuves et
glaciers) qui désintègre par broyage et action chimique les roches
en les fractionnant en particules de plus en plus petites .L'argile
est
une roche sédimentaire, composée pour une large part de minéraux
spécifiques, silicate en général d' aluminium plus ou moins
hydratés. Ceux-ci présentent une structure feuilletée les
phyllosilicates qui explique leur plasticité ou bien une structure
fibreuse ce qui explique leurs qualités d'absorption.
On
appelle également l' argile l'ensemble des fractions minérales
inférieur à 2µm dans une roche. Le terme argile a par la suite
été plus largement utilisé pour décrire les phyllosilicates et
plus particulièrement les minéraux argileux.
En
géotechnique, où l'on s'intéresse avant tout au comportement
mécanique des sols, on désigne par argile les matériaux de
granulométrie inférieure à 4µm (entre 4 et 63 µm, on parle de
limon).
On
les classe en trois grandes familles selon l'épaisseur des feuillets
(0,7 ou 1 ou 1,4 nm), qui correspondent à un nombre de couches
d'oxydes tétraédriques (Si) et octaédriques (Al, Ni, Mg, Fe2+,
Fe3+, Mn, Na, K, ...). L'interstice entre feuillets peut contenir de
l' eau ainsi que des ions. Il en résulte des variations de la
distance entre feuillets, et donc des variations dimensionnelles
macroscopiques de l'argile quand elle s'hydrate (dilatation) ou
s'assèche (contraction) pouvant provoquer des fissures.
Sa
composition chimique est très semblable à la décomposition
moyenne de la surface de la Terre, dans son ensemble, qui est
composée pour 75 % de silice et d'alumine. Les autres
éléments sont différents oxydes et bien sûr l'eau. L'argile est
essentiellement produite par le minéral le plus commun sur la Terre
: le feldspath. On définit en général l'argile, dans sa formule
chimique absolue - la kaolinite - comme un silicate d'alumine
hydraté (Al2O3 2SiO2 2H2O).
Les
particules d'argile ne sont nullement responsables de la couleur du
sol. La couleur rouge, orange, jaune, vert, bleu d'un sol (argileux
ou non) est due à l'état du fer
dans
le sol (oxydé dans les trois premiers cas et réduit dans les deux
derniers). Lorsque le sol est de couleur tendant vers le blanc, c'est
que cet élément a été dissous et évacué hors du profil.
L'
argile contient de nombreux autres éléments chimiques associés
aux silicate d' aluminium représentés par de fines particules:
grain de quartz, oxyde de fer, mica, gypse.......les qualités de l'
argile dépendent essentiellement de ses éléments constituants
A.2.
Description des grandes catégories minérales
1)
Argile Kaolinite : C'est une phyllite 1/1 sans substitution. Le
feuillet est neutre. La distance de la surface d'un feuillet à celle
du feuillet suivant est de 0,7 nm (7 angströms (Å)), sa formule est
: Si2 Al2 O5(OH)4ou Si4
Al4 O10 (OH)8.
2)
Argiles Illites : phyllites 2/1 , avec des substitutions foliaires,
compensées électriquement par des ions K en position
interfoliaire. L'équidistance moléculaire est de 1 nm. Formule
générale : (Si4-x Alx)(Al,M1,M2)2 O10
(OH)2 K. La glauconite est le pôle
ferrique de l'illite.
3)
Argiles Smectites : (anciennement montmorillonites) :
le modèle est le même que celui des illites, mais avec une moindre
organisation dans l'empilement des feuillets : chaque est tourné
dans son plan par rapport au précédent. Ce désordre et la faible
charge des feuillets facilitent leur écartement. Dans cet espace
peuvent se loger divers cations, de l'eau et des molécules
organiques d'encombrement divers, d'où une équidistance réticulaire
variant de 1 à 1,8 nm, et la grande variété des minéraux de cette
famille.
Notons
qu'en géologie économique, on nomme bentonites les smectites
exploitables commercialement. Pour le sédimentologue, par contre, ce
terme désigne un lit argileux issu de l'altération de cendres
volcaniques, et pouvant contenir des smectites, mais aussi de la
kaolinite, des minéraux interstratifiés et des zéolites.
4)
Argiles Chlorites : leur structure est, là encore, semblable à
celle des illites et des smectites, mais l'espace interfoliaire est
occupé par une couche d'hydroxydes de natures variées. Cette couche
octaédrique supplémentaire est stable, et l'équidistance
réticulaire est fixe, et de 1,4 nm.
5)
Minéraux argileux interstratifiés : dans ces minéraux
alternent des feuillets avec des espaces interfoliaires de largeurs
différentes, déterminables seulement si cette alternance est
régulière. Ces minéraux sont les étapes de transformation d'un
minéral argileux à l'autre.
6)
Minéraux en lattes, sépiolite et attapulgite :
ils sont composés, non de feuillets, mais de rubans à trois couches
accolés en quinconce. La couche octaédrique comprend 8 cations (Mg)
pour la sépiolite, 5 pour l'attapulgite (Mg,
Al, Fe).
A.3.
Classement récapitulatif
Deux
modes de classifications sont proposés ci-dessous.
Chapitre
2
A.1.
Sortes de terre utilisée en poterie et en sculpture
Le
kaolin , c'est une argile primaire formée par la
décomposition du feldspath, très réfractaire (son point de fusion
dépasse 1800°), on l'utilise surtout dans la composition des
émaux.
Les
argiles très plastiques ou "ball clays", il est
quasiment impossible de les utiliser seules en poterie en raison de
leur grande plasticité. Elles entrent, elles aussi, en général
dans la composition des émaux.
Les
terres à feu ou argiles réfractaires: Elles ne fondent ni
ne se déforment jusqu'à 1500° environ. Elles sont utilisées dans
la fabrication des briques réfractaires ou éléments réfractaires
pour les fours, fourneaux, chaudières et creusets. Elle est
également utilisée pour la fabrication du matériel d'
enfournement La texture grossière de certaines de ces terres en
fait un bon élément pour des sculptures de grande dimension.
Les
terres à casettes (cazettes ou gazettes) : ce sont les
boîtes d'argile dans lesquelles on cuit des pièces à l'abri de la
flamme et du rayonnement direct du four (on en trouve à
Betschdorf). C'est une terre assez plastique qui doit résister une
fois cuite aux chocs thermiques et à de nombreuses cuissons.
Les
porcelaines : Ce sont des argiles assez peu plastiques,
plutôt réfractaires, dont la vitrification de surface se situe
entre 1280° et 1400°. Elles sont remarquables par leur blancheur
et une certaine transparence après cuisson.
Les
terres à grès: Ce sont des argiles plastiques dont la
maturation ou la vitrification s'effectue de 1200° à 1300°
environ. A ces températures on dit que le tesson est "fermé"
: l'argile n'est plus poreuse.
Les
terres à faïence : c'est la majorité des terres
utilisables, on peut donc les appeler argiles communes. Elles sont
cuites de 950° à 1100° environ. Elles entrent dans la composition
de la majorité des poteries dans le monde, dans la fabrication des
briques, tuiles ou tuyaux.
L'adobe(ou
pisé) : c'est l'argile utilisée pour la fabrication des
briques séchées au soleil. Elle contient beaucoup de sable.
La
terra-cota : argile cuisant à basse température,
chamottée, elle sert à la fabrication de grosses pièces de
sculpture. Ce sont des argiles sédimentaires qui contiennent une
certaine quantité de calcaire, de silice de fer, d' oxyde de
fer.....Ce sont des terres très plastiques qui cuisent aux environ
de 1100°C, leurs couleurs avant cuisson peuvent être grises,
bleues, jaunes, vertes. Les fabricants les mélangent souvent afin d
'obtenir le meilleur produit possible. La couleur rouge qui
apparaît après cuisson est déterminée par la concentration en
oxyde de fer.
La
bentonite: argile d'origine volcanique qui sert à donner de
la plasticité aux pâtes et à défloculer l'émail.
A.2.
la terre commune aux ateliers
La
terre utilisée en sculpture et poterie est sans aucun doute l'
argile de faïence et la terra cotta dont voici les différentes
sortes:
Les
couleurs: Argile blanche, rouge, cuir, jaune, brune,
noire, rose, mélangée, même verte chez certains fournisseurs.
Les
textures: Vous avez le choix entre des faïences fines
ou chamottées terra cotta. La chamotte est rajoutée
à l'argile d'origine (sauf dans le cas de la terre à brique
naturellement chamottée) ; c'est soit de la terre déjà cuite
broyée en particules plus ou moins grosses, soit de la pouzzolane
(roche volcanique). Ces petits grains durs sont classés selon
différentes grosseurs (0 à 2 mm) et entrent dans la composition de
la terre selon différents pourcentages. Elle peut être lissée
parfaitement et même polie très facilement. La faïence chamottée
permet l'élaboration de pièces plus épaisses, elle supporte mieux
les différences d'épaisseur et diminue les risques de fissures au
séchage. Son aspect au toucher peut être moins agréable et son
polissage moins aisé.
A.3.
Quelques propriétés particulières des argiles, connues de
longue date
1)
La caractéristique des argiles peut-être la plus anciennement
constatée est leur mallaébilité en présence d'eau.
Celle-ci tient à la finesse des particules constitutives de l'argile
: les feuillets minéraux développent d'importantes tensions de
surface (d'autant plus qu'ils sont chargées négativement(anions
O2-)), et retiennent donc fortement l'eau, molécule
polaire, sous forme de films. Ainsi se forme une pâte modelable.
2)
Leur deuxième propriété intéressante est leur durcissement à
la cuisson (à haute
température, plus de 1000°C souvent. On parle alors de poteries
dures, car non rayables par l'acier, par opposition aux
poteries tendres,
poreuses, issues d'un simple séchage au soleil ou d'une faible
cuisson : ce traitement à haute température distingue les
céramiques des poteries au sens plus général, cf.
plus loin).
3)
Enfin, certains minéraux argileux, les smectites en particulier,
présentent d'importantes capacités d' absorption
(d'où leur nom, qui provient du grec σμεκθω,
"je nettoie" : cette absorption concerne l'eau, mais aussi
des graisses, ou d'autres substances.
A.4. Les argiles, premier matériau de construction et d'outillage
1)
La construction et les céramiques.
Du
fait des deux premières propriétés décrites ci-dessus, les
argiles ont été, dès les premières civilisations, les matériaux
de base, en particulier pour la construction ( la fameuse tour de
Babel, et autres ziggurats du Moyen-Orient, étaient constituées de
briques d'argiles), et pour les objets utilitaires. Encore
actuellement, l'argile est le matériau de base pour la création de
briques, tuiles, carrelages, céramiques industrielles,
robinetteries, porcelaines, faïences, poteries, etc...
Une
argile pure, essentiellement constituée de kaolinite, donne après
cuisson (par des réactions de déstabilisation et réarrangements
cristallins, analogues à celles d'un métamorphisme de contact),
un corps dur mais poreux et rayable par l'acier, de faible résistance
mécanique (ces argiles sont utilisées pour la fabrication de
produits fins, type faïences et porcelaines,
après mélange avec d'autres produits).
Par contre, les argiles moins pures contiennent des éléments dits "fondants"(que l'on peut aussi ajouter, sous forme de chaux, potasse, soude, feldspaths,...) : ces éléments sont susceptibles de fondre aux températures appliquées, donnant alors des silicates de viscosité variables. Dans certains cas, on assistera donc à une brutale baisse de viscosité, permettant un façonnage à chaud, dans d'autres, les silicates se vitrifient lentement, sans ramollissement, et comblent alors les pores (ces processus s'apparentent à ceux rencontrés naturellement au cours de l'anatexie). La présence de ces fondants assure donc le développement d'une phase vitreuse qui rigidifie l'ensemble en liant les éléments cristallins.
Par contre, les argiles moins pures contiennent des éléments dits "fondants"(que l'on peut aussi ajouter, sous forme de chaux, potasse, soude, feldspaths,...) : ces éléments sont susceptibles de fondre aux températures appliquées, donnant alors des silicates de viscosité variables. Dans certains cas, on assistera donc à une brutale baisse de viscosité, permettant un façonnage à chaud, dans d'autres, les silicates se vitrifient lentement, sans ramollissement, et comblent alors les pores (ces processus s'apparentent à ceux rencontrés naturellement au cours de l'anatexie). La présence de ces fondants assure donc le développement d'une phase vitreuse qui rigidifie l'ensemble en liant les éléments cristallins.
Les
argiles, composants du ciment
L'argile
employée pour la formation de ciment contribue à l'apparition, à
chaud, des silicates d'alumines(comme au cours de l'évolution
métamorphique des argiles), principaux composants du ciment, avec le
gypse.
A.3 La diversification des usages des argiles :
1)
Quelques autres utilisations anciennes
Les
propriétés absorbantes des "argiles smectiques" sont
mises à profit depuis longtemps par les drapiers(terre à
foulons) et les huileries(argiles à dégraisser). On peut
aussi mentionner, par exemple, la terre de Sommières, une argile
commercialisée pour effacer, par absorption, les tâches de graisse
sur les textiles.
2)
La diversification récente des utilisations des argiles
D'autre
part, la finesse, et l'état très divisé des argiles, en fait des
filtres et des catalyseurs employés dans l'industrie chimique.
Dans le secteur recherche de la chimie, on cherche aussi à utiliser
les argiles pour piéger entre leurs feuillets des substances
chimiques, afin de les stabiliser, et d'augmenter le rendements des
réactions chimiques, ou d'orienter les molécules afin de
privilégier une réaction par rapport à une autre.
Enfin,
les industries pharmaceutiques et cosmétiques,
emploient aussi, parfois abondamment, les minéraux argileux. On peut
citer par exemple divers traitements cosmétiques de la peau
(hydratation de la peau, etc...), ou des "pansements gastriques"
constitués de smectites. L'industrie agro-alimentaire utilise aussi
des argiles comme agents de texture de certains aliments.
Chapitre
3 Fabrication de l' argile
La terre que nous recevons en atelier sous forme de pain de terre comme nous le disons dans notre jargon mais d' où vient-elle en fait ?
Et si nous allions faire un tour dans votre jardin......mais quel est la différence entre la terre «arable» et l' argile en fait ?
A.1. Test de sédimentation de la terre
1) prendre un
motte de terre ( en deuxième expérience, récoltez en une en
profondeur)
2) se munir d'
un récipient d' eau hermétique
3) écraser la
motte de terre en fines parties
4) mélanger
le tout et secouer
5) laisser
reposer
6) les strates
suivantes apparaîtront sous l' effet de décantation de l' eau
a)
couche de végétaux non-décomposés flottante
b)
matière en suspension dans l' eau qui peut prendre les diverses
couleur de l'
argile
brun, gris, jaune, vert, noir.....la glaise que nous employons en
sculpture
et poterie
c)
enfin les parties lourdes telles que le limon, sable fin et lourds,
pierres...
En conclusion,
on pourrait dire que la terre arable est au paysan ce que l' argile
est à
l' art, la
terre arable n' est pas utilisable par les artistes car non
malléable.
Plus nous
creuserons dans le sol, plus la proportion d' argile augmentera
jusqu' à tomber
sur de la
glaise pure, la couche b) ci-dessus.
A.2 Fabriquer
son argile - Où récolter sa propre production
1) récolte
-soit creuser
et constater une différence de couleur entre
l'
humus (terre arable) et l' argile
-
soit trouver une carrière d' argile qui affleure à la surface,
les caractéristiques sont : pas de végétation, terres
incultes, qui gardent la mémoire du geste, nos traces de pas
restent imprimées dans le sol, cette plasticité est un des
signes indéniable
2) séchage
Laisser votre
terre récolter sécher, ensuite il faudra la laver à l' eau c'
est à dire répéter le
test
ci-dessus à grande échelle afin de séparer les éléments lourd de
la glaise tels cailloux, pierres, sable ainsi qu' éliminer les
impuretés telles les matières organiques en décomposition,
feuilles mortes racines
3)
pulvérisation
Une
fois votre terre séchée, commencer à frapper les blocs à l' aide
d' une batte ou masse afin de la réduire en miette
4)
délayage
Jeter
cette poussière de terre dans une bassine ou bassin d' eau, cette
opération suppose un balayage (agiter la solution) à l' aide d' un
râteau, cette opération se fait à bras d' homme ou à l' aide d'
un malaxeur industriel. Vous devez prévoir assez d' eau afin que la
terre n' absorbe pas toute la quantité
5)
tamisage
Il
faut ensuite tamiser la terre soit à l' aide d' un tamis de cuisine
ou d' un tamis de potier, il faut juste prévoir que les mailles
soit assez fines pour ne pas laisser passer les impuretés
6)
décantation
laisser
décanter c' est à dire laisser reposer la solution dans un bassin,
l' argile finira par se déposer au fond et l' eau surnagera
au-dessus
7)
évacuation de l' eau excédentaire
l'
eau excédentaire sera évacuée ( à l' aide d' une louche, siphon
ou pompe) afin de ne récolter que la boue du fond de bassin
8)
malaxage
la
boue obtenue est alors extraite du bassin, elle est encore trop
liquide pour être façonnée ou mise en pain de terre compacté,
elle est donc encore impropre à la consommation, on la pose sur une
plaque de plâtre qui absorbera l' excédent en eau par capillarité
et rendra la terre compacte
9)
battage
il
vous faudra ensuite passer à la phase de battage, c' est-à- dire
malaxer l' argile afin de la rendre plus souple, vous pouvez la
fouler aux pieds comme pour le raisin, le marchage ou la malaxer à
la main en la pétrissant par petites balles comme les boulangers,
le pétrissage. La technique dite de marchage était très prisée
par les potiers japonais,
le
battage consiste alors à rendre la terre compacte et à éliminer
les petites bulles d' air qui provoque les accidents de cuisson, le
but de l' opération est de compacter l' argile afin que les
particules se resserrent
11)
pourrissage
le
pourrissage était autrefois une pratique courante, la terre
employée avait été préparée par les générations précédentes,
on laissait reposer ou pourrir la terre jusqu' à cent ans, cette
pratique était très courante chez les chinois où l' on disait que
le potier préparait l' argile pour son arrière petit fils !
Dans nos contrées la pratique du pourrissage était très courante
aussi.
Le
pourrissage améliore les qualités de l' argile, on la laisse
dehors sécher, battues par les intempéries et le gel, la terre va
pourrir et dégager du gaz carbonique, il vous faudra la retourner
tous les trois mois, la couleur peut changer aussi. Cette étape est
destinée aux puristes car ce procédé n' améliore pas forcément
les qualités de l' argile toutefois conservée dehors sous
plastiques les potiers et sculpteurs ont souvent remarqué que la
terre était plus douce sous les mains et plus plastique.
11)
La conservation : autrefois fois l' argile était conservée
dans le sol, ou dans des endroits humides. Actuellement le
conditionnement sous plastique est le plus courant, l' idéal est de
conserver les pains de terre dans une cave humide.
Chapitre
4 Amélioration des qualités de l' argile
Il
existe des argiles dites grasses ou longues et des terres maigres ou
courtes, leur analyse chimique montre que la grasse contient beaucoup
d' alumine(de 28 à 33 %) et donc moins de silice pour les maigres c'
est l' inverse moins l' alumine (de 10 à 28 %)
Après
ce long procédé de fabrication, la qualité de votre argile peut
encore être améliorée en effet vous pourrez par exemple constater
que votre argile est trop collante pu trop plaquante, elle ne se
laisse pas manipuler comme le sculpteur ou potier le désirerait,
dans le jargon nous disons que la terre est trop grasses on applique
alors une opération dite de « dégraissage » comme l'
indique le nom, on introduit un ensemble de matériaux non plastiques
dits « dégraissants » leur fonction étant de :
-
diminuer la plasticité de la terre en effet en sculpture souvent on
aime une pâte dure
-
aérer la pâte en sculpture de nouveau c' est un facteur sécurisant
vu les épaisseurs
-
faciliter le séchage de la pièce finale et l ' évacuation de
l' eau de plasticité
-
faciliter à la cuisson l' évacuation de l' eau moléculaire inclue
dans la formule même de la terre
L'
ajout de ces dégraissants est donc primordial pour la qualité de
travail de la glaise ainsi que pour sa cuisson et son réemploi en
matière culinaire voilà entre autre pourquoi certains plats ne
cassent pas lorsqu' on les réchauffent au four plus communément
nous pourrions comparer les dégraissants au gravier dans le béton
qui rend le ciment moins friable en permettant la confection de chape
plus robuste.
Surtout
en sculpture où certains modèles peuvent présente des formes
impliquant de fortes tractions ( dévers, angles...), les
dégraissants servent d' ossatures pour l' élaborations des oeuvres
mais au séchage diminue le retrait par l' évaporation de l' eau
dite de plasticité et contre carre l' effet de retrait qui provoque
les fissures. Une terre sans ajout de dégraissants sèche de manière
compacte et provoque diverses tensions qui se traduise en surface par
des fissures dues à l' importance du retrait. En effet en sculpture,
il assez difficile de maîtriser l ' épaisseur de l' oeuvre sur
tout son contour, le retrait au séchage s ' effectuera donc de
manière inégale, les dégraissants serviront d' amortisseurs au
séchage.
Nous
distinguerons deux catégories de dégraissants
Les
dégraissants naturels
On
les trouve tel quel dans la nature parfois inclus dans la glaise mais
bien souvent introduit volontairement par l' homme dans le processus
de fabrication, nous distinguerons trois familles:
- les dégraissants naturels d' origine végétale ou animale de type sciure de bois, paille, poudre de charbon, ces éléments seront visibles et disparaîtront à la cuisson rendant la terre cuite poreuse, la terre cellulosique fait partie de cette famille. Les avantages sont : la facilité de travail, l' ouvre peut encore être collée même si les parties sont sèches, une sécurité totale à la cuisson due à la porosité de la glaise et les objets sont plus légers après cuisson, cette catégorie de terre est assez prisé par les sculpteurs amateurs d' effets, il est est évidemment déconseillé d' utiliser cette terre pour de sculptures devant rester en extérieur, leur porosité étant un handicap majeur face au gel.
- Les dégraissants d' origine minérale qui ne disparaissent pas tous forcément à la cuisson (quartz, feldspath,calcaire, silex, phosphate, graphite, micas, gypse, sable.......le graphite broyé disparaîtra, le silex non. Les minéraux maigres sont important dans l' argile crue pour le façonnage mais influent aussi sur la cuisson
- le quartz est présent dans toute les argiles avec des niveaux de granulométrie différent en fonction de la sédimentation. Il est très important car il n' absorbe pas l' eau et permet dons la circulation de celle-ci ainsi que l' air ! Il donne de la structure à la glaise ce qui permet la tenue de sculpture ou poterie élaborée. Ce composant est déterminant dans la plasticité de la terre, beaucoup de quartz diminuera la plasticité ou l' effet collant de la terre
- les feldspaths, leur décomposition engendre une formation de silice colloïdale, il est présent dans toute les argiles, les argiles maigres comprenant plus de silice en sont donc riches
- le mica intervient dans la vitrification de la terre
- le sable riche en présence dans l' argile fera que celle-ci sèchera vite, le sable n' absorbant pas l' eau
- Les dégraissants dits « élaborés » de type chamotte, tessons pilés.La chamotte provenant de l 'allemand schamotte qui signifie terre cuite résulte d' un processus de transformation volontaire, il s' agit en effet de terre cuite concassée puis passée en tamis de divers calibres afin de classifer la chamotte en divers calibre de granulométrie. Les fabricants indique toujours le calibre (0,01 à 0,5 et 1 à 5) ainsi que le pourcentage ex 30%. Il est important de bien comprendre ces deux notions : le calibrage sera déterminant pour la finesse du travail ex 0,02 mn sera utilisé pour la sculpture classique pure nécessitant de lissés exigeant, le choix d' une grosse chamotte sera plus adapté à la sculpture moderne ou contemporaine nécessitant plus d' effet, le taux de chamotte est déterminant dans la cuisson plus le % augmente plus le% de terre cuite dans la pièce est important et par conséquent les risques d' accident diminuent. La structure anguleuse de chamotte qui résultent du broyage permet de la distinguer des autres dégraissants au microscope.
Chapitre
5 Plasticité de l' argile-explications
A.1
L'eau
Nous
constatons que l' eau rend l' argile plus molle, dure quand elle
sèche mais en quoi l' eau joue t-elle un rôle ?
Les
particules composant l' argile sont appelées micelles si nous
découpons un lamelle pour l' observation au microscope, nous pouvons
observer une structure de ce type qui ressemble à des morceaux de
verre, lorsqu' elle se charge en eau les micelles s' écartent
pour
progressivement se rapprocher lors du séchage
Les
micelles s' organise en structure feuilletée, ces feuillets sont
extrêmement mince de l' ordre d' un ou deux microns et donne au
microscope à balayage :
L '
eau joue l' effet de ventouse ce qui explique la plasticité et la
malléabilité lorsqu' on applique une poussée déformante dans le
but d' élaborer une sculpture. Lorsque la poussée de nos doigts ou
outils cessent, la forme reste stable ce qui explique sa tenue, ce
qui rend l' argile unique pour la sculpture. L' eau fait glisser les
micelles entre elles sans les séparer à l' image de plaques de
verre qui glissent entre elles, cette particularité de l' eau qui
permet au micelles de bouger sans se scinder qui explique la
plasticité de la terre glaise. Lors du façonnage de sculpture, il
est toujours important d' humidifier la glaise lors d' ajout de
terre sinon les parties trop sèches n' adhéreront plus entre
elles, la chaîne de lubrification sera rompue. Ce point est
important car après cuisson même si la terre crue donnait l'
illusion d' adhérer les parties se décolleront !
En
conclusion nous définirons la plasticité de l' argile comme un
matériau qui rend la mémoire du geste .....possible, sans elle le
façonnage serait impossible et donc l' exécution de l' oeuvre
aussi !
A.2
Comprendre cette plasticité, ce matériau merveilleux
Si
nous prenons la formule de base de l' argile pure nous obtenons
Al2O3
2SiO2
2H2O
+ impuretés et matièrecolloidales + dégraissants + eau
Alumine Silice
Eau
Les
néophytes ne comprennent pas cela, comme nous l' avons vu l' argile
est composée de micelles qui comportent des molécules d' eau et
entre celle-ci nous avons de l' eau aussi qui ne se mélangent
pas.
L'
erreur classique du débutant étant de croire que sa glaise crue
séchée au soleil est dépourvue d' eau ! Que du contraire et
cette erreur peut s' avérer fatale lors du processus de cuisson !
En effet l' évacuation de celle-ci est primordiale lors de la
cuisson et cette molécule est responsable de bien de dégâts sur l'
oeuvre elle-même autant sur les parois internes du four qui
comportent des resistances fragiles sur les fours électriques, les
briques réfractaires de celui-ci étant friables aussi. Une cuisson
cuisson trop rapide réduira à néant votre travail et pourrait
endommager solidement votre four !
Pour
l' argile nous parlerons donc :
- de l' eau chimique qui fait partie de la structure intrinsèque de l' argile à l' état moléculaire on parle aussi d' eau de constitution, de cristallisation
- de l' eau physique ajoutée par l' homme pour obtenir de le niveau de plasticité désiré, cette eau nous permet de créer les sculptures grâce aux propriétés vues ci-dessus, on parle aussi d' eau de malaxage, de mouillage, de modelageCette notion maintenant acquise, nous distinguerons deux étapes dans la vie d' une sculpture ou poterie : le séchage et la cuisson
Chapitre
6 Le séchage
En
séchant l' argile se rétractent, les micelles se resserrent vu la
diminution d' eau. Cette rétaction varie entre 5% et 8% pour les
argiles très plastiques. Ce retrait pose un réel problème lors du
séchage des sculptures, il s' opère de manière lente mais très
inégale en fonction des diverses épaisseurs de la paroi, les pièces
étant creuses. A ce propos il est utile de signaler à titre
indicatif que l' épaisseur peut varier fortement en fonction du taux
de chamotte et de sa granulosité, une terre comportant peu de
chamotte devra être fine de paroi pour la réalisation des oeuvres.
Nous distinguerons deux types d' argiles :
- les argiles maigres (courtes) qui sont peu plastiques
- les argiles grasses (longues) qui sont très plastiques
Si
l' on tient compte du fait que la plasticité de l' argile est
atteinte lorsque la proportion en eau atteint 35 % de son poids, nous
nous rendons compte de l' importance du séchage d' une oeuvre, l'
eau quittant la sculpture de vapeur, des forces structurelles sont
mises en oeuvre ce qui peut provoquer un travail important qui
provoque des fissures parfois importantes qui peuvent encore plus se
développer pendant la cuisson. Il faut s' imaginer la surface qui
sèche et l' eau qui remonte par capillarité, il est donc important
pour le sculpteur d' uniformiser le séchage en le ralentissant
(plastique, pièce humide..;)
Si
le séchage se fait de manière uniforme l' eau remontant de l'
intérieur ré-humidifie en permanence la surface qui sèche, les
fissures n' apparaissent pas.
Dans
le cas de sculpture où certaines parties présente de trop
épaisseurs bien souvent le séchage s' opère de manière
non-conforme d' où l' apparition de fissures.
Chapitre
7 La cuisson
1)
le ressuage
les
pièces avant cuisson doivent être en apparence bien sèche, le
ressuage consiste à monter lentement en température jusqu' au
point d' ébullition soit 100°C, beaucoup d' artiste allume le four
sur minimum et laisse suer les sculptures toute la nuit par
prudence, cette phase est cruciale, l' eau passant à l' état de
vapeur au dessus de 100°C, la prudence conduit à conseiller
minimum trois heures allouées à cette phase soit une montée en
température d' environ 40°C à l' heure
2)
la déshydratation
Certes
l' eau physique de malaxage commence à quitter la sculpture mais
maintenant l' eau physique commence un autre processus, la
déshydratation.
La
montée en température doit alors s'opérer jusqu' à 350°C à
raison de cent degré à l' heure, à certaine température les
liaisons moléculaire commence à se briser car la molécule d' eau
ne peut plus exister en temps que telle et est chassée de la
sculpture jusqu' à 500°C. A cette température la déshydratation
devient totale car il n' existe plus d' eau chimique ou physique, la
sculpture devient un anhydre, remarquons que cette déshydration ne
s' accompagne d' aucun retrait !
3)
l' inversion des quartz
Entre
cinq cents et six cents degré, l argile perd toute plasticité mais
la pièce ne gagne pas en solidité que du contraire elle est
extrêmement friable, on la plongerais dans l' eau qu' elle se
réduirait immédiatement en poudre, cette état est considéré
comme état de passage, à partir de 500°c la cuisson peut s'
accélérer au rythme de 200°C à l' heure
A
573°C exactement se produit un phénomène particulier appelé
inversion des quartz, le point de quartz est la température pour que
de la terre séchée devienne chimiquement de la céramique, le
quartz est présent naturellement dans l' argile et aussi rajouté
manuellement par broyage du silex par exemple comme dégraissant.
Le
quartz existe sous deux états proches l' un de l' autre : le
quartz bas (ou alpha) ou le quartz haut (ou béta), le phénomène se
produit simultanément dans les deux sens. L' inversion signifie qu'
à cette température les quartzs se transforme en s' inversant . C'
est un changement brusque qui se traduit dans les deux sens, en
montant d' un accroissement de volume et en descendant d' une
diminution identique de 2,4%. Cette inversion provoque changement
irréversible de l' état de la matière qui fait que l' argile
devient céramique sans possibilité de retour en arrière. Le quartz
reste stable jusqu' à 870°C pour se transformer ensuite en
trydinite prenant une nouvelle orientation crystalline.
4)
le tesson ceramé
Entre
750°C et 800°C le veritable tesson qui commence à sonner quand on
frappe dessus apparaît, il est encore très poreux mais ne s'
effrite plus au contact de l'eau, la terre a changé de couleur, les
étapes suivantes vont durcir puis vitrifier le tesson
5)
la porosité maximale
celle-ci
est atteinte entre 800°C et 900°C, le tesson est tendre et
facilement poncable, il peut être intéressant dans certaines pièces
nécessitant un lissage poussé à l' extrême (poli de type marbre)
d' arrêter la cuisson, et de pratiquer un second « feu »
pour vitrifier la sculpture ensuite, l' effet est garanti mais plus
coûteux.
6)
la vitrification
Entre
900°C et 1150°C se produit le phénomène de vitrification, à ce
moment la terre devient étanche, la céramique devient brillante en
surface et enprofondeur ce qui signifie que la vitrification est
uniforme, on parle de vitrification de la masse . Le tesson
durcira et la pièce sonnera de manière plus aigue, la couleur se
modifiera en foncant au fur et à mesure de la montée en
température, terre blanche vers le blanc cassé, terre verte, jaune
vers le rouge puis vers le brun, un retrait aura aussi lieu, ce qui
donnera après cuisson des sculptures de volume plus petit jusqu' à
25% ! En portrait cela mérite de développer un peu plus grand
la sculpture que le modèle vivant environ 10% est conseillé comme
base départ, le commanditaire risquant d' être surpris du résultat
si celui-ci n' est mis au courant
Cette
vitrification opère un changement en profondeur du tesson appelé
processus de fusion. En effet lors de celui-ci, la taille des
particules diminue et elles se rapprochent dans la matière à l'
état vitreux.
Attention
de toujours bien lire la température maximale autorisée par le
fabricant, en effet certaines argiles ne supporte pas l' état
vitreux et fondent littéralement au dessus de 900°C (terre à
fusion basse), elles ne sont employées que pour la poterie poreuse
- le refroidissement
Généralement
on laisse la température tomber progressivement mais le four peut
être ouvert de suite le silicate d' alumine hydraté est devenu sous
l' effet de la fusion, un silicate anhydre de manière irréversible.
Il faut attendre que la température du four soit inférieure à
100°C pour pouvoir défourner sans risque.
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